Le Musée mobile – MuMo – arrive ce 9 janvier à Challans, place de l’Europe. C’est un micro musée d’art contemporain dans un camion, une idée d’Ingrid Brochard, femme d’affaires et collectionneuse. Mais un vieil article de presse, conservé dans un dossier de la société d’histoire de Challans, nous apprend que, voilà 46 ans, la Vendée s’était elle aussi lancée dans un projet de « musée roulant » : le Muséobus. Une initiative du tout jeune Ecomusée de la Vendée créé à la suite du Puy du Fou. Il s’agissait d’un autobus à impérial anglais, repeint en vert, aménagé, qui proposait des expositions itinérantes « au public empêché » – on dit aujourd’hui « public éloigné. » Mais nous étions à l’opposé de l’art contemporain…
En 1977, la presse locale annonce que le lundi 9 mai, à midi, « le Muséobus Vendéen est arrivé dans la capitale du Marais. » Il était attendu à 11 h 30, mais il s’est « égaré dans la difficile déviation créée entre Aizenay et Challans… » Pour les amateurs d’histoire régionale, « la visite de ce musée ambulant est fort intéressante. La Noce en Pays de Monts au début du Siècle qui s’y trouve exposée apporte bien des explications sur les coutumes ancestrales et de vieux dictons locaux… »
Une salle de projection occupait le premier étage, avec « un montage audio-visuel fort bien réalisé sur le déroulement des noces en début de siècle, » tandis qu’au rez-de-chaussée, « les personnalités challandaises (et les Challandais) purent admirer de magnifiques vêtements et objets maraîchins… »
Au journal télévisé de Noël Mamère en 1978
Ce bus eut beaucoup de succès, et fut vanté au niveau national. On peut lire sur Regard sur la Vendée, un site de l’INA, que des muséobus circulaient alors « dans d’autres départements, comme en Seine-et-Marne. » Mais le journal d’Antenne 2 du 26 janvier 1978 diffusa un reportage d’Alain Doubesky tourné sur ce sujet à La Roche-sur-Yon. Et le présentateur de l’époque… Noël Mamère, expliqua en préambule : « Les musées itinérants ou muséobus, c’est une nouvelle façon de faire bénéficier du capital culturel français ceux qui ne peuvent se déplacer pour des raisons diverses. En France, c’est une expérience relativement nouvelle, la plus intéressante est certainement celle de La Roche-sur-Yon… » L’aventure se poursuivit jusqu’en 1989…
Sources : société d’histoire de Challans (Shenov) ; INA (Institut National de l’Audiovisuel) ; journal d’Antenne 2 ; recherches LNC.
© Les Nouvelles de Challans, 8 janvier 2023 – Didier LE BORNEC