1833 – 1912. Les tribulations de la mairie-école de Challans

En 1833, le conseil municipal de Challans achète un terrain « situé près l’Hôtel du Lion d’or, appartenant au Sieur Crochet, qui offre les conditions nécessaires pour établir 1° Une école mutuelle. 2° Un hôtel de mairie et un prétoire de justice de Paix. » Ce terrain se tient « au bord de la Grande route conduisant à La Garnache, » qui deviendra la route de Nantes puis, en 1947, la rue du Général Leclerc.

En fait « d’école mutuelle, » il s’agissait plutôt d’une école publique, pour répondre à une demande préfectorale, suite à la loi Guizot qui obligeait les communes de plus de 500 habitants à ouvrir ce genre d’établissement – pour la scolarisation des garçons.

En haut, l’école et la mairie sur la maquette de Yann Massonneau visible à la Shenov

Concernant la mairie, Challans cherchait depuis un certain temps à posséder son propre bâtiment. Depuis la Révolution, la ville louait dans la Grand’ rue (rue Carnot), la propriété d’un particulier qui faisait office de Maison commune.

Le nouvel ensemble, école et mairie avec justice de paix – et sa prison ! – sera réalisé entre 1834 et 1835.

La mairie de Challans au début des années 1900 – le bâtiment existe toujours, rue Leclerc (collection Théo Rousseau – Shenov)
Première réaffectation

Mais finalement, l’école de garçons deviendra une « école laïque de filles » après la construction de l’école Victor Hugo. Il existait avant cela un établissement dans le « prolongement de la rue de la Cure, » aujourd’hui la rue Paul Baudry. Trente-quatre ans après la loi Guizot était enfin arrivée la loi Victor Duruy, du 10 avril 1867, qui imposait à ces mêmes communes de plus de 500 habitants de disposer d’une « école publique de filles… »

Jeu de chaises musicales

Quelques décennies passent encore… et dans les années 1910, tout se gâte, se complique. La ville loue pour l’administration des Postes un bureau situé face à l’école Victor Hugo – photo ci-dessous. Mais il est devenu vétuste, trop petit, et l’on doit trouver de nouveaux locaux. Seulement, rien ne convient, ni aux Challandais ni aux postes. Par ailleurs, l’Éducation nationale se plaint elle aussi de l’école de filles « qui est dans un piteux état. »

En 1912, dans l’obligation de trouver rapidement une solution, le conseil et son maire, Benjamin Riou, décident de transformer la mairie en « bureau des postes et télégraphes. » L’école des filles, quant à elle, deviendra en partie le logement du receveur. Aussi, un nouvel établissement verra le jour rue Debouté, à l’époque route du Cimetière. Enfin, la mairie passera en 1913 route de Soullans. Cet hôtel de ville est à présent l’Espace Jan et Joël Martel…

La mairie devenue bureau de poste (collection LNC)
L’école Debouté, ancienne « écoles publiques de filles » : une maternelle s’y trouvait également

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© Les Nouvelles de Challans, 20 octobre 2022 – Didier LE BORNEC

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