Saint-Jean-de-Monts 1899 – Une charmante station de bains de mer

En 1899, le journaliste et auteur Adolphe Joanne publie son Guide des Bains de mers de l’État (1). Les grandes stations du littoral y sont largement présentées, tandis que quelques lignes sont réservées à certaines villes qui permettent d’y accéder par le train :

Challans, ch.-l. de c. de 5,453 habitants, bourg très commerçant (les mardis, très importants marchés de volaille : canards, poulets, dindons, et marchés de blé).

« Complètement dénuée de distractions mondaines »

Mais au milieu des stations les plus importantes, une demi-page est consacrée Saint-Jean-de-Monts, « chef-lieu de canton de 4,251 hab. (910 agglomérés)… » Ville qualifiée de « charmante station de bains de mer, de plus en plus appréciée par les familles qui cherchent uniquement l’air pur et le repos, car elle est complètement dénuée de distractions mondaines. » Ce n’est pas une critique, car la suite ne fait que vanter les mérites de la ville.

(illustrations LNC)

Le bourg, centre historique, « est d’aspect on ne peut plus riant, avec ses maisons blanches blotties dans des coins ombragés, au pied de hautes dunes, et ses artères bordées de grands arbres. »

Saint Jean de Monts autrefois
Le calvaire, ses « maisons blanches, » et une légende… d’un autre temps… (illustration)

Des chalets se construisent

Ensuite, « la route de la plage se détache à droite de la place de l’église, passe à côté d’un calvaire, s’élève dans les dunes tapissées d’une belle forêt de pins, puis traverse un espace nu… » Mais Saint-Jean-de-Monts est déjà en pleine mutation : « le long de cette dernière partie de la route, ainsi que sur les dunes, au-dessus de la plage, se sont construits un assez grand nombre de chalets et deux hôtels, confortables. »

(document tiré de « Un demi siècle de vie à Saint-Jean-de-Monts »)

Dans ces hôtels, « ouverts l’été seulement, la pension est de 6 fr. par jour, tout compris, avec réduction pour les enfants. On trouve des chalets depuis 200 fr. pour la saison et, dans le bourg, on peut louer des appartements à très bon compte. L’approvisionnement est complet et facile… » Il y a en ville… de quoi manger : « boucher (mouton excellent), charcutier, boulanger, épiciers, marchands de légumes, laitiers (20 centimes le litre), et les fournisseurs viennent tous les jours prendre et livrer les commandes à la plage. »

L’Hôtel de la Plage des Demoiselles (par le photographe Ramuntcho)

La plus belle plage de Vendée

« Cette plage, de sable fin et solide au pied, sans danger, immense et admirable, est la plus belle et la plus vaste des côtes de Vendée, sans excepter celle des Sables-d’Olonne. » Enfin, « On y pêche des crevettes et des petits mollusques appelés pinnions (sic). La sardine fraîche est apportée de Saint-Gilles… » Pour finir, on voit le soir, en bord de mer, briller « Grand Phare » de l’île d’Yeu, « dont les côtes se dessinent le jour par temps clair. »

(1) La loi de finances du 20 décembre 1872 (art. 2) avait reconnu à l’État le droit de louer à des personnes publiques ou privées des plages naturelles pour l’exploitation de bains de mer.

Sources : Adolphe Joanne, Guide des Bains de mers de l’État, Librairie Hachette 1899 (BNF Gallica) ; recherches et illustrations LNC.


© Les Nouvelles de Challans, 3 avril 2022 – Didier LE BORNEC

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