Challans 1912 – L’hôtel de ville que nous avons manqué

En 1912, la municipalité décide de transformer sa mairie / justice de paix / école de filles de la rue de Nantes (rue du Général Leclerc) en « bureau des postes et télégraphes. »

Le maire, Benjamin Riou, fait remarquer que cela entraîne « la construction d’une nouvelle mairie et d’une nouvelle école de filles… » Celle-ci était accolée à la mairie et une partie des bâtiments deviendra le logement du receveur des postes. De ce côté, les nouveaux locaux s’élèveront dans l’actuelle rue Debouté, à l’époque route du Cimetière. Le fronton de l’établissement scolaire porte encore l’inscription « Écoles publiques de filles, » au pluriel car il s’y trouvait déjà une école maternelle.

Ce projet sera confié à l’architecte fontenaisien Abel Filuzeau, lequel se chargera également de la conception de la nouvelle mairie, ou « hôtel de ville. »

L’architecte Abel Filuzeau (Shenov)

Mais l’ancien hôtel de ville que nous connaissons (Espace Martel) n’est pas ce que l’architecte avait imaginé « pour répondre à l’importance de la cité. » Le 13 février 1912, le maire de Challans « exprime le regret » de ne pouvoir retenir le premier projet, pourtant « conçu de façon parfaite, » soit un immeuble qui « tout entier, présentait sur toutes ses faces un cachet d’élégance qui fait grandement honneur à celui qui l’avait conçu… »

Le premier projet d’hôtel de ville (Shenov)

Et il est demandé à Abel Filuzeau de dresser « un nouveau plan, de dimensions plus restreintes, suffisant toutefois aux besoins des divers services, mais dont l’entretien et l’ameublement seront beaucoup moins onéreux. » En plus de la mairie, le bâtiment doit comprendre une nouvelle justice de paix, mais aussi une caisse d’épargne, ou encore une loge pour le concierge…

Abel Filuzeau se remit au travail, et le résultat est ce bâtiment massif que nous avons aujourd’hui, car il lui manque la flèche qui lui apportait au contraire un aspect élancé, et l’ensemble aurait donné à la ville un tout autre visage…

Pour finir, même le nouveau projet fut un peu revu à la baisse. Abel Filuzeau avait par exemple gardé les grandes lucarnes de chaque côté du toit, lequel conservait aussi un reste d’élancement…

Sources : Shenov ; Archives de la Vendée (fonds des archives de Challans) ; LNC.


© Les Nouvelles de Challans, 7 avril 2022 – Didier LE BORNEC

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