Sécheresse de 1911 – Une messe à Challans pour faire tomber la pluie… et elle tombe !

Les « épisodes de sécheresse » hélas ! ne datent pas d’hier. Voilà 112 ans, l’été 1911 fut qualifié de « caniculaire. » Le Phare de la Loire du 30 juillet titre alors : « Chaleurs terribles – Nous en avons encore pour quelque temps – Des morts. » Le journal « Le Matin dit que le Bureau central Météorologique de Paris déclare que la température est supérieure d’environ six degrés à la normale. Le thermomètre a marqué hier 34° 8’ à l’ombre de l’observatoire de Montsouris. La chaleur a fait encore hier des victimes à Paris. Plusieurs personnes sont mortes de congestion ou d’insolation… »

La sécheresse continue en septembre

Et près de deux mois plus tard, le mercredi 20 septembre 1911, l’abbé Grelier écrivit quant à lui dans sa Chronique paroissiale : « La sécheresse continuant, au grand désespoir des cultivateurs et des journaliers, et le clergé ne faisant point de prières pour obtenir de la pluie, une femme de la campagne a fait dimanche dernier la quête pour recueillir la somme de 3 francs 50 : honoraires d’une messe chantée. »

3,50 francs pour une « pluie bienfaisante »

« Cette messe a été chantée ce matin, à 6 h., par M. l’abbé J.-M. Flaire qui a ajouté aux oraisons du jour celle pour demander la pluie. Bien qu’aucune invitation n’ait été faite spécialement aux gens de la campagne, quatre à cinq personnes étaient venues de tous les villages de la paroisse demander à Dieu la cessation de ce fléau. »

« La Providence a eu pour agréable les démarches de la femme Morineau et exaucé son désir et les prières de la population : une pluie bienfaisante tombe depuis ce matin. »

Après la sécheresse… tempête et inondations…

Mais est-ce que la ferveur fut trop intense ? Après les fortes chaleurs et la sécheresse de l’été, l’hiver prit le contre-pied : pluie et vent secouèrent la région. L’abbé Grelier écrit cette fois dans son journal : « Une tempête effroyable, d’une violence extrême » a tout balayé dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 décembre 1911. A la Rive, « les gendarmes font évacuer des maisons. Une femme a failli se noyer chez elle avec ses deux petits enfants. Elle avait de l’eau jusqu’à la ceinture […] Il faudrait remonter très haut pour trouver un ouragan, voire un cyclone d’une telle force. » Cheminées, toitures, arbres sont emportés… !

Ce même jour, l’église Notre-Dame perdit sa croix à la pointe du transept Sud, elle tomba sur la sacristie… Pour l’abbé, « ce fut un moment de terreur. On eut dit que toute l’église allait s’écrouler. »

L’église de Challans n’a jamais retrouvé sa croix… (LNC)

Sources : Gallica BnF (RetroNews) ; archives de la Vendée ; recherches et archives LNC.


© Les Nouvelles de Challans, 4 mars 2023 – Didier LE BORNEC

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