Mai 1804 – Napoléon Bonaparte lance l’idée d’un port à La Roche-sur-Yon

Si La Garnache fut peut-être, voilà quelques siècles, un port de mer, La Roche-sur-Yon a bien failli devenir un port dans les terres, au cœur de la Vendée, au tout début du 19e.

Le 5 prairial de l’an XII – 25 mai 1804, – tandis qu’il décidait par décret le transfert du chef-lieu vendéen de « Fontenay-le-Peuple » à La Roche-sur-Yon, Napoléon Bonaparte confiait également « à un ingénieur des Ponts et chaussées et à un officier du Génie militaire le soin de reconnaître le cours de l’Yon afin de déterminer ses possibilités de navigation. » C’est ce que nous apprend encore l’ouvrage L’Equipement en Vendée (édité en 1998 par Vendée Patrimoine) dans son chapitre Quelques projets utopiques. « L’idée était de canaliser la petite rivière (l’Yon) jusqu’au Lay, qu’il faudrait également rendre navigable pour rejoindre l’océan. Cette voie faciliterait les approvisionnements et ouvrirait de nouveaux débouchés au commerce de la jeune capitale de la Vendée. »

Le plan de « Port La Roche » dans le faubourg d’Ecquebouille (© L’Equipement en Vendée)

Mais 38 années, et plusieurs régimes, passèrent sans avancées. Il faudra attendre « l’étude du grand canal entre la Garonne et la Loire, pour que l’on envisage plus précisément l’aménagement de l’Yon dans la perspective de ce tracé. » Et sous Louis Philippe, donc, le Conseil général de la Vendée, lors de sa session de 1840, soutiendra ce gros projet en adoptant une résolution à l’adresse du gouvernement « … qui pourra considérer l’importance générale d’ouvrir, dans un pays à peine remis des agitations de la guerre, des voies nouvelles de communication qui lui permettront de profiter. Il voudra considérer aussi l’importance pour la contrée de voir se développer et s’agrandir la ville de Bourbon Vendée (1), destinée à devenir, par une grande population, un centre d’industrie et de commerce, projet avoué, il y a trente ans par son glorieux fondateur… »

(1) La Roche-sur-Yon fut rebaptisée Napoléon en 1804 (Premier Empire) ; en 1814, sous Louis XVIII, elle deviendra Bourbon-Vendée… elle sera de nouveau Napoléon pendant les Cent-jours… puis repassera à Bourbon-Vendée… nous aurons aussi Napoléon-Vendée… ou encore, sur l’ancien cadastre : « Ville de Bourbon… » Elle est redevenue La Roche-sur-Yon en 1870…

(document geneanet.org)

Ainsi, « l’idée de créer un port à Bourbon-Vendée était bien réelle à une époque ou l’on prédisait un bel avenir au développement des voies navigables intérieures. » Hélas, le chemin de fer mettra fin à ce projet : La Roche-sur-Yon « accueillera son premier train en 1864. Dommage. Car si cela avait abouti, le petit port au pied de la côte d’Equebouille serait sans doute, aujourd’hui, un lieu d’animation et d’intérêt touristique… »

L’orthographe varie : Hecquebouille, Ecquebouille ou Equebouille… un lieu qui fut aussi un faubourg. L’origine de ce nom viendrait de « eau qui bouille, » soit de l’Yon qui bouillonnait à cet endroit…

Sources : L’Equipement en Vendée – pages d’Histoire – 1998 Vendée Patrimoine (archives Lucien Proux) ; Archives départementale de la Vendée ; geneanet.org ; recherches et documents LNC.


© Les Nouvelles de Challans, 9 mars 2024 – Didier LE BORNEC

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