Dans le quotidien Le Phare du dimanche 13 février 1938, sur un coin de page, un petit reportage photo avec ce titre : « La doyenne d’âge de Challans. » Suivent quelques lignes pour résumer toute une vie…
« Mme veuve Marie Joly, née à La Garnache, mais venue très jeune à Challans qu’elle n’a depuis jamais quitté, aura 96 ans le 1er mai prochain : elle habite dans la rue Travot… » On trouve encore un Square Travot à Challans. « Très aimable et très douce, elle n’a qu’un léger défaut, c’est de priser. Déjà elle est la doyenne de la commune. Si seulement elle pouvait atteindre cent ans ! disent les gens du pays, Quelle belle fête il y aurait ! » Puis, parlant de la photo, le journaliste précise : « On la voit ici portant la « bachelique, » comme autrefois, » soit un châle de laine épaisse qui couvre les épaules et la tête (mais il est surtout porté dans la région de Calais).
Les voisins de Marie Joly ont dû alors défiler chez elle pour lui montrer le journal… Et peut-être lui apporter… un peu de tabac à priser !
Mise à jour
Suite à cette brève, Arnaud Billon – créateur de la page Facebook Photos et cartes postales anciennes de Challans, – a découvert une photo portant cette légende : « Challans – la centenaire du pays. » Il s’agit apparemment de Marie Joly, qui cette fois pose devant une maison d’apparence plus récente. Mais Arnaud Billon a également trouvé l’acte de décès de Marie Joly, disparue 9 mois après l’article du Phare, le 30 novembre 1938, à l’hôpital Biochaud (ancien hôpital de Challans)… Ainsi, elle ne fut pas centenaire…
Marie, Jeanne, Aimée était effectivement née à La Garnache, le 1er mai 1843 (elle avait donc 95 ans). Elle était, lors de la parution de l’article, veuve de Joseph Pierre Joly. Ce fut son petit-fils qui déclara son décès auprès du maire Jean Gillon, petit-fils nommé Pierre Joly, âgé de 35 ans, et exerçant la profession de forgeron rue Carnot…
© Les Nouvelles de Challans, 29 novembre 2022 – Didier LE BORNEC