Challans – Les salles Louis-Claude Roux s’appelèrent quelques mois les salles François Rabelais

Dans son bulletin d’octobre 1993, la municipalité de Challans écrit : « Les Salles polyvalentes, construites en 1989 rue des Plantes, n’avaient à ce jour d’autre nom que cette simple appellation, somme toute assez technique. Ce lieu de fête et de culture méritait sans aucun doute un nom plus chaleureux et plus en rapport avec l’ambiance des activités qui s’y déroulent. Le Conseil Municipal a choisi, le 30 septembre dernier, le nom de François Rabelais, véritable symbole de la littérature française assez truculente du 16e siècle… »

Il devait vraiment y avoir de « l’ambiance » dans ces salles polyvalentes ! Rabelais, « assez truculent… » le mot est bien en-dessous de ses textes qui ne sont pas à mettre entre toutes les mains, sauf peut-être la version « modernisée et expurgée à l’usage des écolières et écoliers » d’Alfred Talandier (1822-1890)… Bien que… de nos jours…

Le « Bilan 1989 » avec le blason de la ville (le logo d’Hubert Pacteau apparaîtra en 1990)

On trouve ensuite dans ce bulletin municipal une courte biographie de Rabelais : « né en 1494 près de Chinon (…) il entre en religion en 1520 à Fontenay-le-Comte » (au couvent franciscain du Puy-Saint-Martin), et « … en 1524 il arrive chez les Bénédictins à (l’abbaye de) Maillezais. Puis en 1527, il change le cours de sa vie et entame des études de médecine à Montpellier. C’est à partir de cette période que commence sa véritable carrière d’écrivain. Il écrit notamment les Horribles et Epouvantables Faits et Prouesses du très renommé Pantagruel, et on lui doit en 1534 La Vie inestimable du grand Gargantua (…) »

L’abbaye de Maillezais de nos jours, dans la « Venise verte… »

François Rabelais en Vendée

Fontenay-le-Comte, Maillezais… de ce côté, Rabelais restera un familier du Bas-Poitou, qui deviendra la Vendée après la Révolution de 1789. Des légendes locales sont également liées à ses personnages. Dans la revue La Vendée historique de 1902, Henri Bourgeois raconte celle des « Minches de Gargantua » : lorsque le géant « éprouvait le besoin de prendre de l’exercice, » il se rendait du côté du Bernard ou d’Avrillé et jouait aux « petits palets » avec les pierres levées qui s’y trouvaient encore en grand nombre à l’époque. Et « les deux dernières minches de Gargantua sont les deux pierres debout du village du Follet… » à Rosnay. L’auteur ajoute : « C’est également depuis ce temps-là, si l’on en croit la légende, que la cathédrale de Luçon se trouve en contre-bas de la place qui l’avoisine, et que sa flèche semble pencher légèrement du côté de Fontenay ! »

De François Rabelais à Louis-Claude Roux

Mais à Challans, les salles polyvalentes ne porteront pas longtemps le nom de ce géant de la littérature, et rares sont les Challandais qui s’en souviennent. En octobre 1993, le maire était Louis-Claude Roux, à l’origine de leur construction, et il décédera brutalement le 10 janvier 1994, des suites d’un malaise cardiaque. Ses successeurs lui rendront hommage en faisant des salles François Rabelais… les salles Louis-Claude Roux…

Les salles Louis-Claude Roux, rue des Plantes


© Les Nouvelles de Challans, 18 août 2023 – Didier LE BORNEC

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