Charles Grelier était prêtre et… historien, archéologue, hagiographe… (1) on peut ajouter aussi journaliste – on dirait aujourd’hui correspondant local de presse. Il a écrit de nombreux articles pour l’Étoile de la Vendée, l’Écho de la Loire, La Dépêche vendéenne, Le Nouveau publicateur, L’Écho de Paimbœuf, La Voix de la Vendée, La Résistance de l’Ouest… ou Ouest-France… Il collaborait régulièrement à certains journaux, en général catholiques, il avait parfois des commandes, ou bien il proposait spontanément des sujets.
(1) Auteur qui traite de la vie et des actions des saints.
Et comme l’abbé avait de plus la passion de l’archivage… il a collé dans l’un de ses innombrables cahiers la plupart de ses articles, de 1901 à 1962, avec en marge des annotations, des corrections de coquilles, des rectifications…
Si vers la fin du cahier ses textes portent sa signature : « Abbé Grelier, » « Charles Grelier, » ou « C.G., » pour les premiers, il a utilisé plusieurs pseudonymes. Il s’agissait la plupart du temps d’initiales dont lui seul connaissait alors le sens… mais il en a donné la clef dans ses notes. Ainsi, pour un papier parlant de La Bataille de Riez de 1622, il écrit : « J’ai signé cet article avec les initiales de ma mère : Mme Gildas Grelier, née Eugénie Laveau. »
Memor et Don Carlos
Sur d’autres, on trouve la lettre : « M. » L’abbé Grelier explique : « M. = Memor. » Mais le mot entier est au bas d’un article traitant du 3e centenaire du passage de Louis XIII à Ancenis.
Memor est un mot latin qui signifie au choix : « qui a de la mémoire, se souvient, se rappelle ; qui ne perd pas de vue ; qui est reconnaissant, ou qui a de la rancune… »


Enfin, le pseudonyme le plus étonnant de l’abbé est utilisé pour un texte très sérieux concernant cette fois Le premier Centenaire du rétablissement de la Religion Catholique à Challans. Il paraît dans « l’Étoile de la Vendée des Sables d’Olonne, n° du Dimanche 10 mars 1901, » et il sera repris dans la Revue du Bas-Poitou de juillet-septembre de la même année.
L’article est « Signé D.C. c’est-à-dire Don Carlos. » Mais c’est tout ce qu’on saura !
Évidemment, Carlos est le prénom Charles en espagnol, mais d’où lui est venue cette idée plutôt surprenante ? De l’opéra de Verdi ? Du roi Don Carlos dans Hernani de Victor Hugo ? Charles Grelier, qui se montrait très dur, intransigeant au moins dans ses écrits, n’était pas dépourvu de fantaisie…

Sources : Archives départementales de la Vendée : fonds Grelier ; recherches LNC.
© Les Nouvelles de Challans, 10 novembre 2022 – Didier LE BORNEC