Le lavoir du Guy, vieux de 135 ans, est à découvrir… mais faut bien le chercher. Pour l’atteindre, on doit se rendre boulevard Guérin, devant l’hôpital, puis emprunter l’impasse du Guy. Là, on le trouve pris entre diverses propriétés. Autrefois, il était au milieu des pâturages, et l’on peut imaginer une vingtaine de lavandières travaillant et bavardant à genoux au bord du bassin, faisant bouillir leur lessive au fond, devant la cheminée, ou transportant leur linge dans des brouettes en bois, dont la roue grince, saute sur le pavé ou les cailloux…
Le lavoir en quelques dates
Son histoire commence en « L’An mil huit cent quatre vingt-six, le dimanche onze juillet à une heure de l’après-midi. » Ce jour-là, le conseil municipal de la commune de Challans s’est réuni « en l’hôtel de la mairie, sous la présidence de M. le Maire, » soit Olivier Boux de Casson. En fin de séance, celui-ci « soumet au Conseil les plans et devis relatifs à l’établissement d’un lavoir public dans la Commune au lieu dit le Guy ; lesquels plans & devis ont été dressés par M. Libaudière architecte à la Roche sur Yon… » – dans certaines délibérations le lieu-dit est appelé « le Gui. »
Ce lavoir fut mis en service en 1888, il était « de la plus haute importance pour la ville, » c’était à l’époque un grand progrès. Il permit aussi de préserver l’eau de la « Bonne fontaine, » un peu plus loin, où avant cela les lavandières allaient rincer leur linge – voir l’article d’Erick Croizé : Condamnée pour une savonnure.
Jusqu’en 1937, le lavoir fut alimenté par le petit ruisseau le Guy – appelé « rivière » sur le plan, – puis par le réseau de la S.A.U.R. après la construction du château d’eau de la rue Saint-Dominique.
A partir des années 1950, le lavoir fut abandonné, et peu à peu envahi par la végétation, les ronces… sa toiture en ardoise s’effondra en partie. Il faillit être démoli lui aussi. Mais en 1966, Christian Texier et Michel Gruet (futur président de la société d’histoire de Challans) attirèrent l’attention de la ville sur cet élément du patrimoine. Il fut finalement restauré en 1988 par des Compagnons du Tour de France, mais avec une couverture en tuiles.
Documentation : Shenov (société d’histoire) ; Ville de Challans ; LNC.
© Les Nouvelles de Challans, 17 février 2023 – Didier LE BORNEC