Dans les années 1950 et 1960, le quotidien Le Figaro a organisé un grand nombre d’animations estivales sur le littoral français, et bien sûr en Vendée. En feuilletant le bel ouvrage Mes Chers Baigneurs, publié en 2008 par Geneviève Boniteau, on découvre ou redécouvre une manifestation insolite de cette époque : le concours national de costumes en papier – avec la participation de Marie-Claire (le magazine faisait alors partie du groupe de presse Prouvost, comme Le Figaro).
Premier prix national filles : Notre-Dame-de-Monts
En été 1956, « cent soixante-cinq plages de France et d’Afrique du Nord, » y participaient ; en métropole : de Malo-Bray-Dunes, chantée par Alain Souchon, jusqu’à Hendaye, au Pays basque. Mais le 1er Prix national « costumes de filles » fut remporté cette année-là par la jeune Annick Fleurant, 9 ans, de Notre-Dame-de-Monts – qui gagna une bicyclette !
Ci-dessus, avec Annick Fleurant, le jeune Patrick Le Borgne, de Langrune dans le Calvados, 1er Prix national de costumes de garçons – tous deux avaient été inspirés par Malbrough s’en va-t-en guerre : le thème de l’année était la chanson française (photos © Le Figaro.fr)
Et Annick récidiva en 1960, cette fois dans un costume « de Bretonne de Pont-Aven, » dont la réalisation avait « demandé un travail considérable, » pouvait-on lire dans Le Figaro. « Les pages en couleur de Marie-Claire ont servi à le réaliser entièrement, sauf le haut de la jupe, confectionné en titres du Figaro, » environ 400, pour 40 exemplaires de Marie-Claire. « Toutes les lettres noires formant galons et broderies (environ 2.000) ont été découpées, ajourées puis collées sur des fonds de couleurs différentes. La coiffe, la collerette et la guimpe ont été réalisées avec des lettres dessinées, découpées et ajourées dans le « blanc » du Figaro. Les petits galons sont formés de lettres entrelacées prises dans les bandes de couleur des petits titres, ainsi que dans les bandes des rubriques des sports… Le tablier est fait de papier rose de différents tons formant effet de moire, la dentelle noire est formée de lettres ajourées… »
Françoise Cambier, qui participa à ce concours, se souvient que « ce sont deux messieurs, Michel Fleurant, ainsi que mon père, tous deux professeurs d’éducation musicale dans divers lycées, et chefs de chœur, qui ont découpé et entièrement confectionné les costumes portés par leurs enfants… » Mais en général, c’étaient les mamans qui coupaient, cousaient, collaient, épinglaient ces tenues incroyables.
Sources : Geneviève Boniteau, Mes Chers Baigneurs, Les Amis de Notre-Dame-de-Monts, L.M.C. Editions (Challans, mars 2008) ; Le Figaro en ligne ; recherches LNC.
© Les Nouvelles de Challans, 5 janvier 2023 – Didier LE BORNEC