Le mobilier urbain publicitaire ne date pas d’hier. Lors du conseil municipal du 29 août 1937, le maire de Challans, Jean Gillon, « fait connaître qu’il a reçu de la maison Publicorbeil, 11, rue des Belles feuilles à Paris, une demande l’autorisant à placer en ville des Corbeilles métalliques à papiers, sur lesquelles seraient apposés des textes de publicité soumis préalablement à l’agrément de la municipalité. »
Un traité sera signé entre la ville et la firme « portant concession exclusive pour la fourniture et la pose de corbeilles métalliques, dont seuls la vidange et le nettoiement incomberont au Service de la Voirie. » De plus, « Publicorbeil s’engage à verser à la Commune, dès la pose, une redevance annuelle de dix francs par corbeille portant de la publicité. »
La retraite à 65 ans pour « deux vieux serviteurs» mal-en-point
Deux agents de la voirie n’auront pas à se soucier de cette nouvelle tâche. Le même jour, le maire « expose à l’assemblée que deux cantonniers de la Commune (…) vont être âgés de plus de 65 ans au 31 décembre 1937, et qu’il y aurait lieu de les mettre à même de prendre leur retraite à partir du 1er Janvier 1938, » puis… « de les remplacer par des jeunes. » Le conseil municipal vote cette délibération… « considérant que l’âge et l’état de santé de ces deux vieux serviteurs ne leur permettaient plus de fournir la somme de travail exigé par leur emploi… » Et chacun d’eux recevra « au titre de la retraite une somme annuelle et viagère de trois mille francs dont la moitié en cas de décès sera réversible sur la veuve » (sic).
L’âge légal de départ à la retraite avait été fixé à 65 ans en 1910, puis en 1945, un âge qui alors était pourtant « supérieur à l’espérance de vie. » C’est en avril 1983 seulement qu’il sera ramené à 60 ans – pendant le premier mandat de François Mitterrand. Cet âge est remonté à 62 ans en 2010 – présidence de Nicolas Sarkozy. Il est question aujourd’hui de repasser à 64 ou 65 ans.
On se bouscule
Le vote pour remplacer les « deux vieux serviteurs » par des jeunes était une formalité : après l’approbation du crédit concernant les retraites, Jean Gillon « demande à ses collègues de l’aider dans le choix des remplaçants, » car il y a déjà « six candidats qui ont demandé cet emploi… » La désignation des heureux élus sera faite « par vote secret. »
Sources : les Archives de la Vendée ; recherches LNC.
© Les Nouvelles de Challans, 31 octobre 2021 – Didier LE BORNEC