Le Guide du voyageur à Noirmoutier, du docteur Viaud-Grand-Marais, est riche en conseils de toutes sortes, et la santé y tient bien sûr une grande place.
Un exemple, pour qui était de passage sur l’île et souffrait de « rhumatisme chronique, » voici comment en 1884 la médecine proposait de combattre cette affection douloureuse.
L’arénation
« L’un des meilleurs moyens, » selon Ambroise Viaud-Grand-Marais, était « le bain de sable ou l’arénation, » car « il produit une sueur abondante s’échappant par tous les pores de la peau. » Pour cela, « il faut choisir une plage ou des dunes très rapprochées de la mer, et que le soleil a chauffé fortement ; on couvre tout le corps du rhumatisant d’une couche de 5 à 6 centimètres de ce sable surchauffé et on laisse le patient exposé au soleil… » Cela… « tant qu’il peut le supporter, » mais « en ayant soin d’abriter sa tête à l’aide d’une ombrelle. »
Dans une autre édition, le médecin écrit : « on creuse en plein midi une fosse exposée aux rayons du Soleil, dans laquelle on couche le patient deux heures après, le recouvrant de 5 à 6 centimètres de sable surchauffé » ! Là aussi, on le laisse dans cette position « tant qu’il peut la supporter. »
Une médication tombée en désuétude
Au sortir de ce bain de sable, le malade « est frictionné avec une couverture de laine, » si le reste ne suffisait pas. Puis « il se jette sur un lit dans la maison voisine (!) afin d’y reposer jusqu’à la cessation de la sueur. » Le bienheureux prend ensuite « un bouillon ou un verre de vin généreux » !
Pour finir, Viaud-Grand-Marais se désole : « Les sables de la Claire, de Luzéronde, de l’Épine, de la Tresson et de la Fosse sont très favorables à cette médication, tombée en désuétude, malgré sa véritable valeur… »
© Les Nouvelles de Challans – Didier LE BORNEC