Par son père, Maurice de Belleville, alias Maurice IV de Montaigu, seigneur de Belleville et de Palluau… Jeanne de Belleville hérita des vastes possessions de La Garnache, de l’île d’Yeu, l’île de Monts, Beauvoir, Noirmoutier, ou encore d’une partie de l’isle de Bouin. Elle hérita également de l’importante seigneurie de Montaigu. Jeanne de Belleville fut donc, entre autres, dame de Montaigu et dame de La Garnache.
Dans une série d’émissions produites par France culture, « Jeanne de Belleville la Lionne de Bretagne » est présentée ainsi : « … née en 1300, elle est une riche héritière des Marches de Bretagne, des immenses salines du Poitou, des îles d’Yeu et de Noirmoutier, qui va connaître un destin singulier, et dont l’histoire a été racontée par les chroniqueurs du Moyen Âge, puis reprise par les romanciers et poètes du XVIIIe et XIXe siècles qui, redécouvrant son histoire, virent en elle la première pirate de l’histoire… »
Mais Jeanne de Belleville ne le fut pas par plaisir. Très jeune, à 14 ans, son père l’avait forcée à épouser Geoffroy, seigneur de Châteaubriant (1293-1326). En 1330, devenue veuve quatre ans plus tôt, elle choisit cette fois de se remarier avec le puissant baron breton Olivier IV de Clisson… « L’alliance de leurs deux partis forma un imposant territoire à l’Ouest du royaume de France, qui devint rapidement un enjeu de taille dans la guerre de succession de Bretagne, à travers laquelle s’opposaient la couronne de France et la couronne d’Angleterre par prétendants interposés… »
En 1343, par traîtrise, le roi de France Philippe VI de Valois fit arrêter Olivier de Clisson en plein Paris, le condamna pour trahison, le fait décapiter, et humilia toute sa famille en exposant la tête du supplicié à la Porte Sauvetout de Nantes. Risquant le même sort, Jeanne de Belleville dut fuir. Mais bannie et expropriée, « la Dame de Clisson » se lança dans des faits d’armes contre le roi de France. D’abord sur terre, pillant et saccageant des châteaux, dit-on, elle arma ensuite un bateau et devint pirate. On la surnomma la « Lionne sanglante, » la « Tigresse » ou la « Lionne bretonne, » voire la « Veuve sanglante… » ! Et on lui attribue des actes héroïques ou sanguinaires dans le but de venger son époux et de retrouver ses terres… Où est le vrai, où est la légende… ?
Une conférence donnée par Astrid de Belleville
Le samedi 21 octobre, à La Garnache, Astrid de Belleville donnera une conférence, salle René Bazin, à partir de son livre Jeanne de Belleville, la véritable histoire.
Descendante de Jeanne, Astrid de Belleville est titulaire d’un master de civilisation médiévale soutenu à l’Université de Poitiers en 2020, sous la direction de Martin Aurell.
La conférence est organisée conjointement par la Société d’histoire de Challans et Pierres des Marches du Bas-Poitou pour La Garnache – cela à l’initiative de Mauricette Mallet, membre de ces deux associations.
Conférence Jeanne de Belleville, la véritable histoire, par Astrid de Belleville : samedi 21 octobre 2023 à 15 h salle René Bazin à La Garnache – entrée 5 euros (3 euros pour les adhérents)
Des Belleville aux Clisson, la puissante seigneurie de La Garnache passera ensuite entre les mains des Rohan, qui eux aussi s’opposeront longtemps au Roy de France durant les Guerres de religion…
© Les Nouvelles de Challans, 2 octobre 2023 – Didier LE BORNEC