Challans – Que reste-t-il du château du Bois du Breuil… ?

Des escaliers… et c’est une chance puisque tout a été rasé sinon. Escaliers qui permettent aujourd’hui de passer de l’impasse Maurice Ravel à la rue Frédéric Chopin, et inversement.

Les escaliers doubles, vestiges du château du Bois du Breuil, au fond de l’impasse Maurice Ravel

On les distingue ci-dessous sur une photo ancienne, au bas du château alors debout. Ils descendaient dans un potager et un verger qui devaient être autrefois des jardins d’agrément. La porte, sous les escaliers, aujourd’hui fermée par une grille, était l’entrée – et la sortie – de souterrains, selon des Challandais(e)s qui ont connu le château… C’était aussi un rendez-vous d’amoureux, et une cachette pour les enfants du quartier.

Des silhouettes d’aigles

Les tribulations de cette demeure sont résumées dans un article de la société d’histoire de Challans : « Au XVIIe siècle, le Château du Bois du Breuil se présentait sous l’aspect de la lettre H, avec maison d’habitation d’un étage, et un bâtiment central abritant une salle de réception ainsi que l’escalier principal conduisant à une tour massive de deux étages. Dans les ailes se trouvaient les chambres à coucher, celles des enfants, les chambres de réception, et les écuries. Plusieurs cours entourées de murs étaient fermées par de lourdes grilles en fer fixées à des piliers de pierres surmontés d’une silhouette d’aigle. S’y ajoutaient un bois, des taillis, terres et prés. »

« Au cours du XVIIIe siècle, le domaine était devenu la propriété de la famille Imbert-Bouhier de la Terrière, qui en avait fait sa demeure après l’avoir reçu en héritage d’Alexandre Guérin de La Terrière. Jacques Imbert, fils de Pierre Imbert de La Choltière, fut le premier membre de cette nombreuse famille à prendre le titre de Sieur du Bois du Breuil. Ordonné prêtre en 1715, il fut curé de Sallertaine de 1725 à 1728. »
« Après avoir été saccagée »
lors de la Révolution, «
la propriété fut vendue comme bien national, avec la ferme du Paty, aux citoyens Jean-Marie Chamot et Jacques Bironneau, moyennant le prix de 251 100 francs. Ce lot sera morcelé par la suite. »

Les vestiges du Bois du Breuil…

« En 1966, le dernier propriétaire du Bois du Breuil, Lucien Jammes d’Ayzac (1) cédera à la Société Foncière Challandaise (2) 10 hectares de terres et de bois y compris la maison d’habitation avec servitudes diverses et trois petites maisons. C’est ainsi que fut aménagé l’actuel lotissement du Bois du Breuil. » Dans l’opération, le château fut détruit… La Révolution avait été moins radicale…

(1) Fils d’Alain Jammes d’Ayzac (1883 – 1951) ancien conservateur du musée de La Roche-sur-Yon, et entre autres mécène et ami de nombreux artistes vendéens, dont Charles Milcendeau.
(2) Société immobilière créée en janvier 1900 et fermée en décembre 1984.

Alain Jammes d’Ayzac (d’après un document de la Shenov)

 

Sources : archives de la Shenov ; recherches et photos LNC.


© Les Nouvelles de Challans, 29 janvier 2023 – Didier LE BORNEC

Impression ou PDF de l'article (vérifiez le format pour les photos)