Challans – de 1845 à 2023, la rue Gobin dans tous ses états

La rue Gobin fut percée vers 1845 afin de relier l’ancienne place des petites halles – la place du Général de Gaulle – à un nouveau quartier : l’actuelle place Aristide Briand, avec grandes halles « pour toutes espèces de grains  » et champ de foire. La rue doit son nom à Philippe Aimé Gobin, qui vendit les terrains à la ville. Très vite, elle devint « centrale » et très commerçante. Retour en images…

La photo ci-dessus a été prise après 1895 et la construction de la halle au beurre (au bout de la rue), mais avant 1911, car l’entourage de sa fontaine (avec pompe) est encore visible. Au premier plan : les Nouvelles galeries, en face, une librairie…

Ici, la carte postale a été envoyée le 5 septembre 1907. La légende est identique à la première : grande halles, dans le dos du photographe, rue Gobin, et au fond, la petite halle initiale…

Quelques années passent… la librairie est toujours là ; les Nouvelles galeries sont devenues un « bazar, » l’entrée est restée libre, le premier étage est ravalé… mais nous sommes maintenant après 1911 : le maire Benjamin Riou a fait démolir l’avant du petit bâtiment de la halle au beurre pour « insalubrité… » Il ne subsiste qu’une colonne.


Ce troisième cliché date sans doute des années 1930 : pris en hauteur depuis les nouvelles halles (?) Le bazar a cédé la place à une « Pharmacie centrale. » Une partie de la toiture a été refaite… La librairie-papeterie tient bon…

Sur une vue opposée de la rue, montrant les grandes halles, on peut voir un tabac-journaux, une « épicerie centrale » cette fois, et une pharmacie Laprée… (1)

Bien plus tard… le tabac s’est modernisé, « Marie-France, » que nous saluons, a succédé à l’épicerie centrale, la pharmacie n’a pas bougé, et une seconde se tient encore au fond, au coin des halles – halles qui sont ici celles de 1930, avec leur grande salle des fêtes au-dessus, et qui resteront debout, tant bien que mal, jusqu’en 1982…

Nous voici en 2012… La rue est à présent piétonne, mais le bâtiment de la pharmacie est toujours le même, environ 150 ans après. L’officine conservera le nom de Pharmacie centrale au moins jusqu’en 2005, tenue dans les années 1980 par P. Chollet, et reprise par Louis Ducept, également maire de Challans de 1995 à 2008. Elle deviendra ensuite la Pharmacie des halles

Puis en 2018… un gros changement se produit au coin de la rue… Le 9 novembre, deux immeubles de 3 et 4 étages sont inaugurés au cœur de Challans : l’Hippocampe, rue Bonne fontaine, et le Caducée rue Gobin – clin d’œil au caducée des médecins et des pharmaciens. Les immeubles ont été bâtis par la SCCV le Caducée, association des époux Ducept et de la société Alaxia, du groupe Satov (qui construit actuellement la résidence de la quincaillerie Bailly).


Illustrations – d’après des documents de la société d’histoire de Challans (Shenov) : fonds Théo Rousseau et Fernand Airiau ; photos de 2012 à 2022 : LNC.


(1) L’épicerie centrale A. Auger devint l’épicerie Sauzeau dans les années 1930. Erick Croizé, président de la Shenov (société d’histoire), a connu ce magasin avant 1970, quand il fut démoli, et il se souvient de l’aménagement intérieur : « un escalier en colimaçon, du parquet, des rayonnages accessibles par une échelle, comme dans les librairies anciennes… »

L’épicerie Sauzeau un samedi de braderie, en septembre 1933 pendant la foire des Minées (collection Erick Croizé)


© Les Nouvelles de Challans, 17 janvier 2023 – Didier LE BORNEC

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