1798 – Challans, son fleuve pris dans les glaces… ses montagnes…

Le 11 janvier 1798, soit le 22 Nivôse de l’an 6, la Guerre de Vendée est terminée – même s’il y aura encore quelques soubresauts… au Mans en 1799 par exemple, ou dans notre région avec la tentative de soulèvement de la duchesse de Berry en 1832.

Cependant « … le souvenir des calamités qu’entraînèrent les guerres civiles de l’Ouest de la France, pendant la révolution, n’était point encore effacé… » Et c’est pourquoi, en 1807 par souci de réconciliation, Ternisien-d’Haudricourt soulignera « le dévouement ingénieux autant qu’héroïque de quatre jeunes Vendéennes » pour sauver un soldat républicain de l’Armée d’Italie, cela dans son ouvrage Fastes de la Nation Française et des Puissances alliées, ou Tableaux pittoresques gravés par d’habiles artistes…

La gravure illustrant ce fait divers sera reprise alors sur une carte postale, avec ce résumé : « Le 11 janvier 1798, un soldat de l’armée d’Italie, François Morineau, couvert de blessures, revenait à Challans, son pays natal. A peu de distance, ayant à passer une rivière prise par les glaces, le cheval eut peur, le soldat tombe et passe sous la glace. Il allait périr, sans le dévouement de quatre jeunes Vendéennes : Rose Renaudineau, V. Bonave, E. Caroleau et Legeay, qui se mettent dans l’eau glacée pour le sauver. L’aînée n’avait que 17 ans. »

Ternisien-d’Haudricourt avait précisé : « (…) Les quatre jeunes filles accoururent à ses cris. Brûlant de le secourir, elles trouvent le moyen de multiplier leurs forces en se prenant par la main, formant une chaîne… » La description fidèle de la gravure vient ensuite, puis : « (…) Le froid et la douleur occasionnée par ses blessures l’avaient [le soldat] fait s’évanouir ; elles parvinrent à le remettre sur son cheval, et le conduisirent à une ferme voisine, où les soins qu’elles lui prodiguèrent couronnèrent leur courageuse entreprise (…) »

Mais « l’habile artiste » parisien qui se chargea de l’illustration imagina aux abords de Challans… un fleuve immense, gelé, des falaises, de hautes montagnes enneigées… ! (sans oublier, sur la berge, une colonne tronquée apparemment romaine…) A méditer…

La carte postale
Texte complet de Ternisien-d’Audricourt (d’après un document des archives de la Vendée) – NB. le 22 Nivôse de l’an 7 correspond au 11 janvier 1799

 

Sources : archives de la Vendée ; gallica.bnf.fr ; recherches LNC.


© Les Nouvelles de Challans, 5 décembre 2022 – Didier LE BORNEC

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