1905-1930 – Demandez le « 25 » ou le « 2 » à Saint-Jean-de-Monts

Nous avons aujourd’hui des numéros de téléphone à 10 chiffres. C’était plus simple autrefois : un chiffre ou deux à retenir, comme ce « Téléphone 25 » qui s’affiche sur le toit d’un établissement du bord de mer à Saint-Jean-de-Monts – et qui a été le point de départ de cet article.

Carte postale envoyée de Saint-Jean-de-Monts en 1932 (collection LNC – d§b)

Au milieu des années 1930, selon le Didot-Bottin, ce n°25 était attribué au « Casino des Monts, café, dancing, plage de Saint-Jean-de-Monts. » Juste à côté, l’Hôtel de la Plage avait le n°2. Le n°1 revenait à « Morineau (Pierre), autobus… »

Saint-Jean-de-Monts comptait alors une soixantaine d’abonnés, dont la « Brigade de gendarmerie » : n°10 ; ou « Roux frères, quincailliers, place de l’Eglise » : n°69 – une annexe de la quincaillerie challandaise…

Extrait du « Didot-Bottin » de 1938 (archives de la Vendée)

Le temps passa, mais dans les années 1960, l’Hôtel de la Plage avait toujours son n°2. Le changement se fit progressivement, mais lentement, avec les nouveaux abonnés, comme « l’Agence Couton Tél. 1.74. » En Vendée, il faudra attendre 1977 pour voir apparaître « l’indicatif 51 » et, donc, des numéros à huit chiffres. Quant aux « préfixes » – le 02 pour notre région – ils ont été ajoutés au niveau national en 1996 ; cette fois le réseau était bel et bien saturé.

Publicité tirée de la revue « Le Vendéen de Paris » de décembre 1977 (archives de la Vendée)

1905 : la Vendée va créer son réseau téléphonique

Le téléphone a mis du temps à devenir indispensable. Mais son installation en Vendée remonte au début des années 1900. En décembre 1905, un « rapport présenté au Conseil général par le préfet » fait état d’un « projet d’établissement d’un réseau téléphonique dans le département, » lequel a été étudié en août. Mais une demande de participation financière « a provoqué un vote de refus de la part du plus grand nombre des communes (…) soit parce que leurs ressources ne leur permettraient pas de faire face aux charges qui leur incomberaient [le téléphone devait être installé par les communes – ndlr], soit parce qu’elles estimaient que les populations ne se serviraient pas suffisamment du téléphone… » C’était aussi un service coûteux, et il le restera au moins jusqu’au début des années 2000…

Finalement, 36 communes (sur 303 en 1905) « adhèrent définitivement au projet tel que le Conseil général en a conçu l’exécution. » Soit les « communes chefs-lieux de canton : Beauvoir, Chaillé-les-Marais, Challans, Chantonnay, la Châtaigneraie, les Essarts, les Herbiers, l’Hermenault, Maillezais, Mareuil, Montaigu, Mortagne, les Moutiers-les-Mauxfaits, Noirmoutier, Rocheservière, Saint-Fulgent, Saint-Gilles-sur-Vie, Sainte-Hermine, Saint-Jean-de-Monts, Talmont. (Et les) communes non chefs-lieux de canton : Apremont, Benet, Bouin, Bournezeau, la Chaize-le-Vicomte, Champagné, Chavagne-en-Paillers, Croix-de-Vie, la Garnache, Maillé, Moreilles, Nalliers, Puyravault, Saint-Michel-en-l’Herm, Sainte-Radégonde-des-Noyers, Sigournais. » Mais ce nombre sera suffisant, et permettra « à l’Administration des Postes, Télégraphes et Téléphones d’instruire la question de l’établissement d’un réseau sérieux » en Vendée…

Sources : les archives de la Vendée ; documents et recherches LNC.


© Les Nouvelles de Challans, 25 avril 2025 – Didier LE BORNEC –

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