Saint-Gervais – Une idée de visite originale : la chapelle Notre-Dame de Bordevert

On doit la chercher pour la trouver… mais cette petite chapelle Notre-Dame de Bordevert, chargée d’histoire, originale, mérite un détour. Dans le bourg de Saint-Gervais, prenez la rue de la Ruée (D 59) en direction de Bouin, puis roulez pendant deux kilomètres sans vous inquiéter d’être à un moment en pleine campagne…

Vous pouvez au passage admirer la grotte de Bordevert… restaurée…

La rue de la Ruée devient la rue de Bordevert, puis la Belle chaussée… et finalement… la chapelle apparaît à votre gauche, au carrefour avec la route du Châtenay et de la route du Vivier…

Un premier édifice construit au 13e siècle

Sur le site internet de la mairie de Saint-Gervais, il est dit que cette petite chapelle « aurait été construite au XIIIe siècle par des marins rescapés d’un naufrage, » – dans la baie de Bourgneuf, – afin de remercier la Vierge Marie de les avoir sauvés.

L’intérieur de la chapelle Notre-Dame de Bordevert

Une chapelle miraculeuse

On raconte aussi que les mères y conduisaient « leurs jeunes enfants et leur faisaient faire leurs premiers pas sur l’autel de la Bonne Vierge afin de leur donner un bon départ dans la vie. » Dans un article consacré à cette chapelle, l’historien local Raymond Gauvrit (1) donne une autre version : « la chapelle de Bourdevert était selon la tradition populaire un lieu de guérison. La coutume était d’y amener les jeunes enfants en retard pour marcher. On les roulait sur l’autel avant d’essayer de leur faire accomplir leurs premiers pas sur les marches. L’efficacité de ce rite aux yeux des populations environnantes était attestée par des témoignages de reconnaissance » : en guise d’ex-voto, de petits sabots, chaussons, souliers étaient suspendus aux murs…

(1) Article paru dans le bulletin 2001 de la société d’histoire de Challans : « Notre-Dame de Bourdevert. »

Des chaussures d’enfants sont encore accrochées de chaque côté de l’autel !

Bordevert ou Bourdevert ?

Raymond Gauvrit parle donc de « Notre-Dame de Bourdevert. » Ce nom apparaît de nos jours au niveau touristique, mais la rue de la grotte est bien celle de Bordevert. R. Gauvrit donne aussi d’autres orthographes : Bourg de vert, ou « Bord de vert » indiqué sur les cartes de Cassini datant du 18e. Mais sur le cadastre napoléonien, on retrouve « Bordevert. 

Un agrandissement au 18e siècle

Si l’on n’est pas sûr d’une construction de la chapelle au 13e siècle, les registres paroissiaux de Saint-Gervais ont conservé les traces d’un agrandissement en 1715, avec la pose d’une première pierre le 18 juillet. L’objectif était « d’allonger la sus dicte chapelle et la raccommoder [remettre en état, réparer] ainsi qu’elle est à présent. » Si elle n’est pas bien grande aujourd’hui, elle devait être minuscule à l’origine, mais c’était fréquent.

La porte occidentale, de style classique, date de cet agrandissement

Cette année 1715 est gravée sur une poutre à l’intérieur de la chapelle. D’une autre écriture, on a ajouté « 1905, » date d’une restauration de l’édifice qui tombait en ruines…

Un Christ en croix couché près de la chapelle

A l’extérieur enfin, sur le côté droit de la chapelle, un grand Christ en croix, couché, intrigue les visiteurs. Ce sont les vestiges d’un grand calvaire en granit qui se trouvait rue de Bordevert, un peu plus bas que le château d’eau.

Ce calvaire est tombé durant la tempête de 1972, comme celui de La Garnache. Mais il ne fut pas restauré : « Le conseil paroissial décida alors de vendre le terrain où il était situé et d’utiliser le produit de cette vente pour implanter la croix près de la Chapelle, » explique la municipalité de Saint-Gervais. « C’est l’entreprise locale Baraillère qui a réalisé les travaux en 1973… »

Sur une carte postale ancienne de la grotte de Bordevert, on aperçoit, près du château d’eau de 1954, ce calvaire – ou croix de mission de septembre 1884.

L’idéal serait de déplacer l’autre Christ…

Sources : Mairie de Saint-Gervais ; Raymond Gauvrit : « Notre-Dame de Bourdevert » – bulletin 2001 de la société d’histoire du Pays challandais ; reportage LNC


© Les Nouvelles de Challans, 26 juillet 2024 – Didier LE BORNEC

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