Le Perrier – Balade art et patrimoine sur la place Louis de la Rochejaquelein

De passage au Perrier, garez votre véhicule, ou posez votre vélo sur la place Louis de La Rochejaquelein : cinq superbes points d’intérêt vous attendent à quelques pas les uns des autres ! Ce qui n’interdit pas, après cela, de poursuivre votre visite à pied, ou toujours à bicyclette, sur les chemins du Marais breton-vendéen…

Le pont-bascule vérificateur

Pour commencer, devant l’abside de l’église, se tient le « pont-bascule vérificateur. » Peu de villes ou villages ont conservé cet instrument qui servait à peser les marchandises, le blé… les animaux… en vue de les taxer, mais aussi de les vendre ensuite au juste prix sur le marché ou sur la foire…

Le pont a disparu, mais le « poste de contrôle » est toujours là. Au-dessus de la porte, on peut lire la date de sa construction : « 1922… »

Même s’il est moins pittoresque, Soullans a conservé l’ensemble de son pont-bascule…

La pompe à roue

Un peu plus loin, comme à Soullans là-aussi, ou à La Flocellière (à Challans), Le Perrier possède une très belle pompe à roue…

Elle a sans doute été installée après le pont-bascule – des recherches restent à faire…

Témoignage d’un habitant du Perrier

Après la mise à jour de cet article, un lecteur, André B., nous explique pourquoi on ne trouve pas de traces anciennes de la pompe sur la place Louis de La Rochejaquelein : tout simplement parce qu’elle se tenait « au lieu dit, l’île Paradis, à proximité de l’intersection de la D59 et de la D82 » ! Comme à Soullans, donc, elle a été déplacée pour devenir un élément décoratif, « sans doute dans les années 1970. »

La pompe à roue de Soullans est de 1921, celle du Perrier doit dater également des années 1920…

L’Eglise Saint-Sauveur… et son double transept

Pont-bascule et pompe sont dominés par l’église Saint-Sauveur, dont l’édification remonte au moins au 12e siècle. Une église qui pourrait figurer sur la liste des rares édifices religieux « à double transept, » lesquels ont disparu aujourd’hui – il ne subsiste apparemment que l’église de Souvigny, dans l’Allier.

L’église et son double transept : d’ordinaire, le plan d’une église forme une simple croix latine

Mais cette particularité est relativement récente. Dans un Bulletin cantonal de 1976, J.-M. Devinaud écrit que l’église, restaurée en 1810, se trouvait en 1906 de nouveau « en très mauvais état, » et que de plus, elle était devenue trop petite. On devait absolument la reconstruire. Ce fut l’abbé Dabreteau qui lança les travaux avec l’architecte Léon Ballereau. De la vieille église, ce-dernier conserva la nef et sa façade. « Il se contenta de surélever les murs de cette nef, mais assez peu ; il y avait danger à les charger trop… » Aussi, pour gagner de l’espace, Léon Ballereau « fit un double transept composé de deux travées venant chacune, à leur point de jonction, s’appuyer sur une légère colonne carrée à angles cannelés et à chapiteaux de style douzième siècle (…) » L’église fut inaugurée le 24 octobre 1912.

Autre détail peu commun, le cimetière du Perrier se tient comme autrefois à côté de l’église

Le bas-relief de la mairie

Quelques pas encore, et en face de l’église, sur la façade de la mairie, on découvre un bas-relief en pierre reconstituée, un cœur vendéen formé par une maraîchine et un maraîchin en train de danser. Le sujet, le style, la matière… tout fait penser à une œuvre des frères Jan et Joël Martel. Mais en s’approchant, on lit la signature « H. Pacteau, » soit un autre artiste vendéen de génie, le sculpteur, décorateur, dessinateur, peintre… challandais Hubert Pacteau.

L’entrée de la mairie…

L’ancienne minoterie

Pour terminer, devant le cimetière, ne manquez pas un bâtiment qu’on ne rencontre plus souvent non plus : l’ancienne minoterie du Perrier (1947). Un moulin de l’ère industrielle pour la transformation du grain en farine – mais les minoteries ont entraîné la disparition des moulins à vent…

D’autres curiosités à voir au Perrier sont indiqués sur le site du Pays de Saint-Jean-de-Monts ici

Sources : L’église du Perrier et ses vitraux par J.-M. Devinaud (bulletin cantonal, pages Le Perrier, de décembre 1976 – archives de la Shenov) ; recherches et documentation LNC.


© Les Nouvelles de Challans, vendredi 7 juin 2024 (mise à jour le 9 août 2025) – Didier LE BORNEC

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