Ces dernières années, les basketteuses de La Garnache ont par leurs prouesses occupé le devant de la scène. Bien avant, c’était l’équipe première masculine, dont la réputation et les résultats dépassaient de loin l’équipe de Challans… et tant d’autres.
Dans Le XXe siècle à La Garnache, on lit page 18 : « 1957 – L’Eveil garnachois (…) section basket, se pare du titre de champion atlantique catégorie excellence, ce qui lui vaut d’accéder au prochain championnat d’honneur national F.F.B.B. A ce niveau, les Garnachois vont affronter de redoutables adversaires… »
« … Fondé en 1935, l’Eveil est champion de Vendée toutes catégories en 1940. Il remportera par la suite cinq fois le titre et de nombreuses coupes. En 1952, année glorieuse, l’Eveil n’a perdu qu’un seul match en championnat régional et réalisé deux performances éloquentes : 8e de la finale de Coupe de France F.S.F., et 16e de la finale du Championnat de France. Pour clore cette très belle saison, il reçoit pour son traditionnel tournoi de Pâques l’équipe suisse du CA de Genève. » Précision : « Ces galas attiraient plus de 1000 personnes autour du terrain. Tout le monde sportif de la région s’intéressait à La Garnache et à ses basketteurs qui n’hésitaient pas à affronter de prestigieuses équipes, et à effectuer des déplacements lointains… »
« Se distraire en faisant du foot-ball »
Et pourtant… cette surprenante aventure a failli ne jamais voir le jour. En 1947, dans le bulletin paroissial de La Garnache cette fois, on trouve un extrait « d’un article paru dans un journal sportif. » Celui-ci commence par… « Jamais aucun sport n’avait été pratiqué à La Garnache… lorsqu’en 1936, un petit groupe de jeunes décida de se distraire en faisant du foot-ball (sic). Une réunion eut lieu au patronage (1), sous la direction de M. l’Abbé Rondeau. Hélas ! Déception ! seulement 8 joueurs furent trouvés. C’est alors que de l’avis général il fut décidé qu’une équipe de Baskett (sic) serait formée. » Ainsi, « La Garnache s’éveillait enfin au sport, et c’est pourquoi le nom de la nouvelle société fut de suite trouvé : l’Eveil garnachois. »
(1) Patronage, un nom oublié aujourd’hui. Le Petit Robert donne cette définition : « (1868) société de bienfaisance créée pour œuvrer au reclassement des délinquants… » La seconde partie nous concerne : « puis pour assurer une formation morale à des enfants, des adolescents. » Le patronage était le plus souvent paroissial.
Seulement, « le nom ne suffisait pas, il fallait un terrain. La cour du Patronage était tout indiquée ; mais ce n’était qu’un terrain plein d’herbe et bosselé, » au même emplacement que la Salle de l’Eperon actuelle. « Alors, tous les soirs, les joueurs eux-mêmes, ayant à leur tête M. l’Abbé Rondeau (qui n’était pas le moins ardent) saisirent pelles, pioches et brouettes, et bientôt, ils avaient la joie d’inaugurer leur terrain, parfaitement nivelé, aujourd’hui l’un des plus beaux de Vendée, » (en 1947).
Champions de Vendée durant 4 ans
Au commencement, forcément, « les défaites furent sévères ; mais aucun découragement ne se fit jour. Au contraire, les joueurs cherchèrent à s’améliorer au contact de plus forts. En fin d’année, une belle victoire vint récompenser les efforts accomplis : l’Eveil est champion du Marais et remporte la coupe, battant en demi-finale Challans, et en finale l’Hermine (…) » L’ascension se poursuivra d’année en année. En fin de saison 1939-1940, les Garnachois gagnent « le titre envié de Champions de Vendée, battant en finale la Vendéenne de La Roche-sur-Yon… » Titre qu’ils conserveront durant quatre ans. Puis « s’étant affiliés à la F.F.B.B. en 1941, nos jeunes sportifs remportèrent dès la 1e année le titre de champion de Vendée F.F.B.B. allant en finale du championnat du Poitou F.F.B.B., ne succombant que de 9 points face à Châtellerault qui possédait alors une redoutable équipe… » Après la Seconde guerre mondiale, l’Eveil garnachois recommencera ses exploits… « En onze ans d’existence (…) ils jouèrent onze finales de championnat de Vendée Patros et F.F.B.B., furent huit fois champions, et vainqueurs de plus de quinze coupes et challenges en six ans… ! »
Les garçons du club firent parler d’eux jusque dans les années 1960, 1970. Fin des années 1980, ce sera au tour des filles, derrière l’entraîneur Fodil Benabidi…
Sources : dans l’historique de l’Eveil Garnachois Basket, quelques dates et le nom de l’abbé différent (abbé Charrier) ; les informations données ici proviennent de 1900 – 2000 le XXe siècle à La Garnache, et d’un Bulletin paroissial de 1947 – (l’abbé Charrier a exercé à La Garnache de 1926 à 1936, et l’abbé Rondeau de 1936 à 1942).
© Les Nouvelles de Challans, 20 novembre 2022 – Didier LE BORNEC