Le Bulletin hebdomadaire du Syndicat des Agriculteurs de la Vendée a paru de 1926 à 1941, son siège social se trouvait au 7, place du Théâtre, à La Roche-sur-Yon. Tous les numéros de ce journal ont été numérisés par les Archives de la Vendée et sont consultables en ligne. Aujourd’hui, c’est une mine pour connaître et comprendre l’histoire de l’agriculture dans notre région, et au niveau national, pendant cette époque charnière. En 1900, René Bazin avait publié La Terre qui meurt… En 1929, Jean Yole parlera de la difficile insertion des agriculteurs dans l’ère industrielle avec Le Malaise paysan… mais c’est fini, et le Bulletin est résolument optimiste. Il le peut…
Du 15 au 29 décembre 1929, le journal sort par exemple un petit reportage photo sur « La culture des petits pois et la fabrication des conserves. » Et dans le premier bulletin de la série, il est publié, « en outre, une note fort intéressante de M. Jaunet, de Saint-André-Treize-Voies, » note intitulée : « La culture du petit pois… »
9.500.000 kilos de petits pois en Loire-Inférieure et en Vendée
A. Jaunet commence ainsi : « La dernière campagne a grossi bien des porte feuilles [sic] dans notre contrée. Je vais vous donner quelques chiffres qui vont vous paraître fantastiques mais qui sont cependant l’exacte vérité.
« C’est la septième année que le groupement nantais des fabricants de conserves fait semer des petits pois sans rames, en plein champ, dans notre coin de Loire-Inférieure et de Vendée. Cette année, environ sept cents hectares ont fourni 9.500.000 kilogs [sic] de petits pois pour les conserves et rapporté plus de 4.900.000 francs [anciens], après les semences payées. Quelques usines ont absorbé 80.000 et 100.000 kilogs par jour.
« Certains soirs, à Vieillevigne [44], c’était vraiment curieux de voir le défilé des charretées se rendant à la gare de 9 heures du soir à minuit et parfois après, car la grosse quantité est partie par le train, les camions n’étant pas suffisants. Vieillevigne est la commune de grosse production, puisqu’à elle seule elle a fourni près de 600 tonnes, le quart environ de l’ensemble de vingt communes. Plus de 900.000 fr. ont été distribués dimanche dernier et quelques cultivateurs ont fait 13.000, 15.000 et 19.000 francs. Et dans leurs champs débarrassés, les choux et les lisettes [persil] pousseraient s’il venait seulement un peu d’eau.
« Dans ma petite commune, à St-André-Treize-Voies [85], où nous avons été les premiers à marcher avec Vieillevigne et la Planche, nous avions cette année environ vingt hectares qui ont rapporté plus de 100 mille francs, soit 5.000 francs de l’hectare, sans nuire aux autres récoltes et sans gros frais. Le groupement nantais est fort bien organisé pour faire un pareil rendement en quinze jours de temps, mais il serait bien à souhaiter que quelques usines de Vendée se mettent à faire des conserves de petits pois en copiant leurs façons.
« A. JAUNET. »
« Une usine importante de conserves de petits pois » à La Roche-sur-Yon !
Mais la rédaction du journal ajoute cette note : « Nous avons aussi en Vendée une usine importante de conserve de petits pois, à la Roche-sur-Yon. C’est de cette usine que nous donnerons quelques vues dans nos prochains numéros. »
Il s’agissait très certainement de l’usine de conserves alimentaires Gendreau & Morin, fondée en 1903 à La Roche-sur-Yon – aujourd’hui Groupe Gendreau de Saint-Gilles-Croix-de-vie. Cette usine, spécialisée dans la conservation des viandes, « était également outillée pour la fabrication des conserves de légumes : petits pois, asperges, haricots verts, champignons… »
Le reportage du « Bulletin »
A l’usine de La Roche-sur-Yon, on commence par « l’égrenage… » présenté par la plus jolie des employée…
Vient ensuite « la cuisson… » une affaire d’hommes…
Et pour finir, « la mise en boîte, » et… la mise en caisse…
Sources : Les archives de la Vendée ; geneanet.org ; recherches et documents LNC.
© Les Nouvelles de Challans d§b, 5 avril 2025 – Didier LE BORNEC –