1924-2024 – André Popp, compositeur de « Piccolo, Saxo et Compagnie » était Vendéen – c’est son centenaire

Qui, du côté des plus de 20 ans, n’a jamais entendu parler d’André Popp, qui composa – notamment – le conte musical Piccolo, Saxo et Compagnie ? Compositeur, arrangeur, chef d’orchestre… homme de radio… André Popp était à l’honneur ce matin sur France musique : il aurait eu 100 ans ce 19 février 2024. Mais ce que l’on sait moins, ou pas du tout, c’est qu’il était Vendéen, né à Fontenay-le-Comte, où il a vécu jusqu’à ses 20 ans…

André Popp au piano (© Daniel Popp – photo © B.M.Bernand))

On présente André Popp – et il se présentait – comme un autodidacte génial, mais il fut « mis au piano » à l’âge de 5 ans, à Fontenay, avec un professeur de musique qui lui enseigna surtout le solfège, dont il obtint une maîtrise totale, car « du point de vue technique, » le professeur « n’était pas terrible… »

Ensuite, André Popp raconte que « tout jeune, (il) inventait des émissions de radio au piano. Je faisais le speaker, la publicité… » Mais il a commencé sa carrière d’une façon originale : « À la guerre, l’abbé qui tenait l’harmonium à la chapelle a été mobilisé. On m’a demandé si je pouvais accompagner la messe. J’ai appris le grégorien tout seul. J’ai commencé à jouer, à improviser. Je passais toutes les récréations à répéter les morceaux que j’allais jouer à la messe le dimanche suivant. Mon goût n’allait pas vers Bach, Beethoven ou Mozart mais vers des musiques contemporaines : Louis Vierne, Jean Langlais, Olivier Messiaen… » Il avait 15 ans en 1939…

André Popp (sous la clef de  sol) à l’institution Saint Joseph de Fontenay-le-Comte (© Daniel Popp)

Quelques années après, à la Libération, c’est la « montée à la capitale, » avec un ami qui était réfugié en Vendée, Jean Broussolle, lequel deviendra un Compagnon de la chanson – il a écrit entre autres le texte de Piccolo, Saxo et Compagnie. Très vite les deux jeunes artistes se feront une place à Paris. André Popp travaille pour Zizi Jeanmaire – arrangement de Irma La Douce, – il compose Elsa Popping et sa Musique Sidérante… des chansons pour les artistes dont s’occupe le directeur artistique Jacques Canetti… Il côtoie Francis Blanche et Pierre Dax… Il anime une émission de radio… forme un orchestre de jazz… il compose aussi « des titres spécifiques pour Radio France : musique légère ou symphonique, et des indicatifs… » comme celui des Maîtres du mystère… Pour la télévision, ce sera ceux de La tête et les jambes, Le mot le plus long, Des chiffres et des lettres

En 1954 Jacques Canetti engage André Popp dans la maison de disques Philips, comme chef d’orchestre et arrangeur. A ce poste, il réalise « toutes les orchestrations de Jacques Brel, dont celle de Quand on a que l’amour, ou celles de Simone Langlois, les Frères Jacques, les Quatre Barbus, Henri Salvador… »

En 1957, Boris Vian entre à plein temps chez Philips en tant que directeur artistique adjoint pour les variétés ; puis, en 1958, il devient directeur artistique du label Fontana, où il est libre de ses choix. Il demande alors à André Popp « de composer pour une nouvelle chanteuse… Juliette Gréco… »

Les amateurs de Boris Vian connaissent aussi les versions instrumentales de La Java des bombes atomique et de La Java martienne… par « André Popp et son orchestre. »

Les œuvres, le talent, le travail d’André Popp déborderont la France pour passer aux Etats-Unis… On ne peut pas tout citer, mais la biographie complète d’André Popp est à découvrir (absolument) sur le site réalisé par l’un de ses fils, Daniel Popp, et l’émission de France musique, avec Daniel Popp également, est à écouter (absolument) en cliquant ici.

André Popp en compagnie de la chanteuse Marie Laforêt (© Daniel Popp)

Et l’on doit tout de même évoquer une collaboration exceptionnelle de 4 ans entre André Popp et Marie Laforêt, à partir de 1965, collaboration qui a donné par exemple le « tube » (néologisme de Boris Vian) Mon amour, mon ami (André Popp / Edmond Bacri).

André Popp s’est éteint le 10 mai 2014 à Puteaux (Hauts-de-Seine – 92), il avait 90 ans…


© Les Nouvelles de Challans, 19 février 2024 – Didier LE BORNEC

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