Saint-Jean-de-Monts – « Le Calvaire de la mer » dominait « l’avenue de la Plage »

A partir de l’église de Saint-Jean-de-Monts, la rue à sens unique qui monte vers le calvaire paraît petite aujourd’hui. Actuellement « rue de la Plage, » elle était autrefois « l’avenue de la Plage » !

On le voit sur la carte postale ci-dessous, cette voie était quasiment un boulevard et le calvaire, toujours important de nos jours, semblait monumental.

Une partie de la maison et la boutique, à gauche, existent toujours… (Edition Leroux, fin des années 1940)
Le calvaire peu après sa construction…

Cette partie de Saint-Jean-de-Monts se trouvait à l’origine dans les dunes, au bord « de la forêt, » il y avait de l’espace. Notre « rue de la Plage » fut aussi dénommée « rue de la Mer » sur certains documents, ou « avenue de la Mer » sur le cadastre de 1937. Une « avenue » que l’on retrouve de nos jours de l’autre côté du rond-point de l’Hôtel de ville.

On aurait pu l’appeler aussi « chemin de la Gare. » Sur des photos prises après 1923, on aperçoit sur le côté droit de la route un panneau de signalisation triangulaire indiquant un « passage à niveau sans barrière. »

Saint-Jean-de-Monts avait sa « station » sur la ligne du « Chemin de fer départemental de Bourgneuf aux Sables d’Olonne, » en activité de 1923 à 1949, ligne qui passait derrière le calvaire…

Et l’on distingue le monument sur une photo de la gare, ci-dessous, à droite…

La pietà du calvaire de la mer

On le voit plus haut sur la carte postale « Le Calvaire à l’entrée de la Forêt, » la niche, sous la croix était vide les premières années. Les archives de la Vendée expliquent que le monument date du 19e siècle, qu’il est l’œuvre du sculpteur (luçonnais) Pierre Renaud (1), et que « la Pieta ajoutée dans la niche en 1922 fut offerte par les paroissiens, en hommage aux enfants montois morts pendant la guerre 1914-1918. »

La pietà de nos jours – pour rappel, une « pietà » est une œuvre – statue ou tableau – « représentant la Vierge tenant sur ses genoux le corps du Christ détaché de la Croix » (Le Petit Robert)

Mais on trouve dans le bulletin paroissial de Saint-Jean-de-Monts de novembre 1921, un article très instructif qui indique que la pietà a été mise en place en septembre de cette même année 1921 – article qui nous donne aussi le nom porté par le monument à l’époque :

« Le calvaire de la mer »

« La niche du piédestal de ce calvaire était vide. Il convenait d’y mettre une Piétà. Une pieuse et très généreuse paroissienne l’y a fait déposer le 18 septembre. C’était un dimanche et toute la paroisse fut, ce jour-là, en fête. Aux vêpres un orateur très apprécié, à la parole chaude, vibrante et entraînante, M. le curé de Sallertaine, expliqua à son auditoire attentif et recueilli, la théorie de la souffrance chrétienne. Le chœur des chanteuses de Saint-Jean-de-Monts, qui plaît tant à la population, exécuta un chant de circonstance accompagné au grand orgue par M. Landais, organiste de la cathédrale de Poitiers. Puis la procession, nombreuse, se déroula avec la piété habituelle à la population si chrétienne de notre grande paroisse, vers le calvaire. La fanfare Sainte-Cécile joua les plus splendides morceaux de son répertoire, qu’elle fit alterner avec les cantiques, toujours si beaux, des chanteuses. Le groupe de la Piétà, porté par les Mères Chrétiennes, fut déposé dans la grotte. M. le Doyen fit prier Notre-Dame-des-sept-Douleurs par l’assistance qui reprit ensuite le chemin de l’église dans l’harmonie des chants liturgiques, ravie d’avoir désormais, au pied du calvaire de la mer, une œuvre artistique et pieuse. »

Aujourd’hui, le calvaire aurait grand besoin d’être restauré. Cependant, il a commencé très tôt à se détériorer. Au fil des ans, les quatre petits contre-forts qui entourent la croix ont perdu leurs ornements – aujourd’hui ils sont fissurés, – le muret de l’escalier de droite s’est mis à pencher du côté… où il n’est pas encore tombé…

Mais ce monument du milieu du 19e siècle demeure un très bel élément du patrimoine montois !

(1) L’architecte Pierre (Henry) Renaud – né le 9 octobre 1826 – est parfois appelé Renaud-Biset, ou Renaud-Bizet. Bizet était le nom de son épouse, Angélique Bizet, née le 19 novembre 1837. Ils se sont mariés le 4 août 1863 à Luçon.

Sources : recherches et documents LNC ; archives de la Vendée ; bibliothèque de la Shenov.


© Les Nouvelles de Challans, 11 juin 2025 – Didier LE BORNEC

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