Voilà 210 ans qu’un bureau de tabac existe au même endroit, et dans les mêmes murs, au n° 34 de l’actuelle rue Carnot (ex Grande rue), cela depuis l’ouverture d’un premier débit en 1813 à l’initiative de Léon Proust, « receveur buraliste. » Une boutique qui tient bon, et témoigne du passé d’un coin de rue de Challans au milieu des reconstructions, élargissements de routes, alignements, ou autres projets immobiliers…
Plus tard, ci-dessous, une carte postale bien connue des collectionneurs montre le même lieu après 1949 et la disparition des rails du petit train de Challans à Fromentine. On y voit, devant son bureau de tabac, inchangé, Alexandre Naulleau, bras croisés, aux côtés de son voisin le boulanger Pierre Fourage.
Le magasin suivant est la quincaillerie Salmon : observez bien le pignon gauche et la cheminée.
La boulangerie Fourage sera démolie et reconstruite en retrait pour cause d’alignement, et avant elle, il y aura la quincaillerie Salmon, qui fera place à des appartements et à un grand magasin… Mais à l’époque, au risque de voir le petit débit de tabac s’écrouler, le pignon et la cheminée de la quincaillerie seront conservés. Et nous pouvons les voir aujourd’hui encore, vestiges d’une maison disparue !
L’ensemble restera debout – peut-être… – quelques années encore, puisque le bureau de tabac va résister une nouvelle fois : le reste du quartier – sauf la boulangerie qui va devenir un salon de coiffure – doit être rasé pour bâtir à la place… une résidence de quatre étages… Peut-être car le « pignon vestige » risque d’être détruit lui-aussi. Dans ce cas, il ne subsisterait plus rien de la quincaillerie Salmon…
Sources : recherches et documents LNC ; Erick Croizé, président de la société d’histoire de Challans (Shenov).
© Les Nouvelles de Challans, 1er août 2023 – Didier LE BORNEC