La Garnache – Les trois… ou quatre calvaires du Grand Pont

Des agrandissements de cartes postales anciennes décorent la vitrine de l’ancienne supérette de La Garnache, future médiathèque. Sur l’une d’elles, dont la photo est prise devant l’église, un détail peut intriguer : on distingue au bout de la Grand’ Rue le calvaire qui est aujourd’hui au fond du parking de la mairie. À l’époque, il se dressait au bord de la rue du Grand Pont.

Il venait de succéder – au même endroit – à un calvaire doté d’une croix beaucoup haute, que l’on peut voir ci-dessous sur une carte postale… encore plus ancienne.

(Document : Le XXe siècle à La Garnache)
L’ancien calvaire vu de la place du Grand Pont, au bord de la route, donc, et en avant de la mairie.
Un premier calvaire en 1711

Mais cette croix impressionnante n’était pas la première à se dresser là. Dans la brochure Héritiers et bâtisseurs, et dans l’inventaire des calvaires de La Garnache réalisé par Maria et Louis Lefevre, on apprend que le premier monument érigé en haut du Grand Pont le fut par le père Grignion de Montfort, « le jour de clôture de la mission d’avril 1711. » Il était déjà lié à « la double dévotion de la Croix et du Rosaire. »

Peut-être après la Révolution, on le remplaça, mais en conservant « comme une relique, dans une mortaise, un morceau de la première croix. Relique qui elle-même disparut… » S’agissait-il du calvaire tout en hauteur ?

En tout cas, en décembre 1930, un nouveau monument fut élevé, toujours au même emplacement : c’est celui que nous connaissons. Mais les statues avaient alors été peintes par l’abbé Abel Morteau, curé de la paroisse ; des statues réalisées par « l’Union artistique de Vaucouleurs, » ou Institut catholique de Vaucouleurs (Meuse), une grande manufacture d’art religieux.

Le nouveau calvaire à son emplacement d’origine
La tempête de 1972

Plus de quarante années passèrent, et, « le dimanche 13 février 1972, une violente tempête souffla sur la région… » Lignes électriques et téléphoniques sont coupées ; des cheminées tombent, éventrent les toits… « Il pleut des tuiles et des ardoises dans toutes les rues… Des hangars agricoles sont renversés ou emportés… Des milliers d’arbres sont arrachés… »

Le calvaire déplacé dans le jardin du secrétaire de mairie

Plusieurs calvaires sont également renversés. Au Grand Pont, « la croix de granit ne résiste pas au choc d’un cyprès que le vent projette dessus. » L’ensemble sera reconstruit l’année suivante, « un peu diminué en taille car des éléments étaient cassés, » mais à l’endroit que nous connaissons aujourd’hui, à l’angle des rues de Paulx et du Chemin Bas. C’était à l’époque le jardin du secrétaire de mairie, mais « ce transfert a complètement changé la perspective du Grand Pont, » amélioré la sécurité du carrefour, « classé point noir, » et permis de créer le parking de la mairie…


Sources : Le XXe siècle à La Garnache (mairie de La Garnache) ; Héritiers et bâtisseurs, centenaire de l’église Notre-Dame de l’Assomption (2000) ; Calvaires et statues religieuses de La Garnache par Maria et Louis Lefevre ; Shenov ; LNC.


© Les Nouvelles de Challans – Didier LE BORNEC

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