Mai 1938 – Saint-Jean-de-Monts ouvre un « hôpital au milieu des pins » !

Le 28 mai 1938, le quotidien Le Phare de la Loire publie cette nouvelle en majuscules et en gras : « LE NOUVEL HOPITAL DE SAINT-JEAN-DE-MONTS AU MILIEU DES PINS. »

Et « C’est à la satisfaction de tous, et surtout des vieillards que l’on avait dû disséminer dans les hôpitaux environnants, que le superbe et moderne Hôpital Hospice de Saint-Jean-de-Monts vient d’ouvrir ses portes… » L’hôpital était alors « un établissement pour vieillards, » lequel leur donnait « l’hospitalité. »

Une photo sur trois colonnes montrait effectivement l’hôpital « au milieu des pins, » un cliché de Joseph Leroux, photographe et éditeur de cartes postales à Saint-Jean-de-Monts.

Le bâtiment principal existe toujours, un peu transformé : il a par exemple perdu le haut de son clocheton, et si les pins sont toujours là, ils sont plus loin… Mais sa vocation première a été conservée, c’est aujourd’hui l’Ehpad centre gériatrique Ernest Guérin, qui accueille également une unité d’autodialyse.

L’établissement se trouve au n° 10 du chemin des Plumets, autrefois « Chemin rural de la Cabane du Plumet… »
Cadastre rénové de 1937 – 1979 (extrait – archives départementales de la Vendée)

Deux familles lèguent leur fortune pour la construction de l’hôpital

En 1938, le journaliste du Phare explique : « Ce bel établissement que Saint-Jean-de-Monts peut être fier de posséder, est dû à la générosité des familles Jean Girard, ancien boulanger, et à Mme Bessonnet, née Pontoizeau, lesquelles léguèrent leur fortune à la commune de St-Jean-de-Monts, il y a une quinzaine d’années, en vue de la construction.
« C’est après avoir géré pendant plusieurs années les fonds provenant des biens de ces legs, que la municipalité de Saint-Jean-de-Monts fit l’acquisition à l’administration forestière, du terrain nécessaire.
« Une commission administrative fut alors formée par la préfecture, avec, comme président, le docteur Guérin (1), maire de la commune ; pour ordonnateur, le très regretté M. Pierre Morineau, comme membres : MM. Jacques Morineau, Pierre Pelloquin, Jacques Lhériteau, et enfin comme secrétaire, M. Jacques Dufief, à ce moment secrétaire de mairie de la commune. »

(1) Ernest Guérin, médecin, fut maire de Saint-Jean-de-Monts durant 39 ans, sous l’étiquette conservateur, de 1908 à 1947. En 1944, contrairement à beaucoup d’autres villes, comme Challans, « aucune mesure de suspension n’est prise » contre le conseil municipal, et ses membres « sont confirmés dans leur mandat » par le Comité Français de la Libération Nationale. Ernest Guérin sera par la suite décoré de la Légion d’honneur, en décembre 1946.

« Mettant à profit les fonctions qui lui étaient confiées, M. Pierre Morineau, ordonnateur, toujours dévoué aux œuvres charitables et sociales, se mit aussitôt au travail et quelques jours plus tard, la dite commission » se rendit à Montaigu pour visiter l’hôpital de cette localité, « assistée du sous-préfet des Sables-d’Olonne ; de MM. Durand, architecte départemental ; Guérin, maire de Saint-Jean-de-Monts ; Ricolleau, conseiller d’arrondissement, et du docteur Duvic, directeur du Service d’hygiène du département... »

L’ancienne aumonerie-hospital de Montaigu…

« A la suite de cette visite, M. Durand, architecte départemental, fut chargé de dresser un plan d’ensemble, lequel, s’élevant à plus de trois millions, fut cependant approuvé ; puis, la commission ayant obtenu des promesses de subvention de l’Etat, fit aussitôt mettre en adjudication une partie des travaux du plan d’ensemble, lesquels travaux consistaient en trois pavillons réunis.
« Cette première étape franchie, en raison des difficultés financières dont il est fait état d’autre part et du décès prématuré de l’ordonnateur, M. Morineau, on dut surseoir à la continuation des travaux et à l’ameublement de l’ouvrage ; puis la commission, à la suite du décès de son ordonnateur, fut remaniée par le préfet. A M. Morineau succéda Joseph Averty, industriel à Saint-Jean-de-Monts, et M. Pelloquin ayant donnée sa démission de membre, fut remplacé par M. Ricolleau, conseiller d’arrondissement ; le Conseil municipal désigna à son tour MM. Chartier, conseiller général et adjoint au maire, et Mériau Jacques, conseiller municipal.

« Comme la précédente, cette dernière commission se mit immédiatement l’ouvrage, fit terminer les travaux en cours et procéda à l’ameublement de l’établissement qui est ouvert depuis quelques jours seulement. Quatre Sœurs de la communauté de Chavagnes-en-Paillers et un aumônier assurent actuellement le service, et une douzaine de vieillards occupent déjà l’établissement. »

Sources : archives de la société d’histoire de Challans (Shenov) ; archives départementales de la Vendée ; recherches et documents LNC.


© Les Nouvelles de Challans, 11 juillet 2025 – Didier LE BORNEC

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