De 1807 à 1828 La Garnache avait son séminaire

L’abbé Jacques Hervouet (1759 – 1848) fut curé de La Garnache de 1798 à 1811. C’était un « prêtre non assermenté » : il avait refusé de prêter serment de fidélité à la constitution civile du clergé de 1790. Les Archives de la Vendée le classent parmi les « prêtres réfractaires » mais aussi « immigrés. » L’abbé Hervouet avait de plus tenu un registre clandestin des baptêmes, mariages et décès de 1796 à 1801 lorsque le Concordat rétablit un peu la paix religieuse. Ce document a été traité par l’abbé Charles Grelier.

Et ce fut en 1807 que « l’abbé Hervouet ouvrit à La Garnache une école presbytérale, comme le firent alors beaucoup de cures, pour préparer des élèves au Grand Séminaire de Chavagnes, » rapportent les auteurs de l’ouvrage Héritiers et bâtisseurs (édité pour le centenaire de l’église paroissiale).

Officiellement, ces établissements étaient réservés aux enfants se destinant à la prêtrise, mais ils en recevaient bien d’autres, dont les parents craignaient l’esprit voltairien de l’école de l’État. Celle de l’abbé Hervouet eut un immense succès, et en 1819, « devant l’affluence des élèves, il laissa la cure à l’abbé Salver, » et il s’installa « dans une maison située rue du Couvent, offerte par Mlle Pellard de Montigny. » Cette maison prit alors « un peu pompeusement ! » le nom de « Séminaire, » ou de « collège. »

De séminaire à débit de boissons ?

Mais l’ordonnance de Charles X du 21 avril 1828, « réglementant l’enseignement, » conduisit à la fermeture de cette école. Les bâtiments furent ensuite « confisqués par la loi de séparation, » loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État, puis vendus en 1910, et démolis vers 1927. La maison s’était délabrée et menaçait de s’écrouler, comme le montre la photo ci-dessus. Mais après avoir accueilli un séminaire… avait-elle hébergé un débit de boissons ?! ce que semblent indiquer sur ses murs les panneaux publicitaire « Byrrh – vin généreux au quinquina… »

Eglise de La Garnache de 1770.
Le parvis de l’église de 1770, que connut l’abbé Hervouet

Sources : Héritiers et bâtisseurs ; les Archives de la Vendée ; recherches LNC.


© Les Nouvelles de Challans et de sa région, 22 juillet 2022 – Didier LE BORNEC.

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