Vous connaissez peut-être cette carte postale bucolique qui montre des vaches en pâture dans le jardin public de l’Hôtel de ville de 1913 (Espace Martel aujourd’hui). À l’époque, à part ce détail et ce qui va avec dans l’herbe, l’endroit semblait propre et fréquentable. Mais après la Libération, en 1945, il n’aura plus rien de romantique.
Bien laver avant usage
Y a-t-il eu un relâchement après – ou avant – le départ de l’armée d’occupation fin août 1944 ? La rigueur allemande avait apparemment voulu régner sur Challans. Le 13 juillet 1940, l’abbé Charles Grelier écrivait dans son Journal : « Hier, toute la journée, beaucoup de soldats allemands ont circulé à travers la ville. La kommandantur oblige à nettoyer les rues, à enlever l’herbe, à ne pas laisser les chiens divaguer et faire leurs ordures sur les légumes au marché… » (!) Mais cela concernait l’occupé plutôt que l’occupant…
Derrière chez moi savez-vous quoi qu’y a… ?
En tout cas, on peut lire dans les délibérations du 11 mars 1945 : « Le conseil municipal est unanime à demander que le jardin de la mairie soit remis en état et que le tracé en soit si possible modifié pour le rendre plus agréable. Il est d’accord avec M. Le Maire pour que ce dernier se mette en rapport avec une personne qualifiée pour que le nécessaire soit fait le plus rapidement possible, » – le maire était alors Henri Pierre, issu de la Résistance. De plus, « Il demande à ce que les abords de la Mairie soient entièrement dégagés des clapiers, poulaillers, matériel de voirie, dépôts d’ordures, et que le pacage d’animaux et la présence de volailles n’existent plus, cela faisant une très mauvaise impression sur les habitants soucieux du prestige de la localité et particulièrement sur les étrangers de passage. »
Un peu plus tard, les frères Jan et Joël Martel et « M. Albert, jardinier paysagiste à la Roche sur Yon, » seront choisis pour ce réaménagement – indépendamment de la réalisation du monument hommage à Charles Milcendeau, en 1947…
Sources : Archives de la Vendée ; abbé Charles Grelier ; Société d’histoire (Challans sous l’Occupation) ; recherches LNC.
© Les Nouvelles de Challans, 13 décembre 2021 – Didier LE BORNEC